[Smart Click Africa] – Suite à la diffusion massive sur les réseaux sociaux d’images et de vidéos à caractère sexuel mettant en cause des membres des forces de sécurité au Cameroun, l’association Smart Click Africa rappelle que la dignité humaine, la vie privée et le respect du droit à l’image doivent prévaloir sur le sensationnalisme et la viralité.
En tant qu’organisation engagée dans la promotion d’un usage éthique et responsable du numérique en Afrique, nous invitons les internautes à adopter les bons réflexes face à ce type de contenus hautement sensibles.
Quelques bons réflexes
POUR ÉVITER LA FUITE DE SEXTAPES :
- Ne filmez jamais de contenu intime avec des outils professionnels (ordinateurs ou téléphones de service, caméras dans un cadre institutionnel). Votre terminal peut se perdre, être volé ou encore vous pouvez vous même offrir un ancien téléphone à un proche après avoir pris le soin de supprimer ces sextapes et photos intimes. Malheureusement pour vous, il existe des logiciels et outils pour restaurer l’ensemble des images et vidéos d’un téléphone, d’une clé USB, d’un disque dur ou d’un ordinateur
- Protégez vos appareils avec des mots de passe forts et une double authentification. Si la double authentification était activée, l’accès au téléphone et aux contenus problématiques allait être compliqué.
- Évitez d’envoyer des contenus intimes via des applications de messagerie (WhatsApp, Messenger, etc.), même à des personnes de confiance. Oui, je sais que cela peut entretenir la flamme. Surtout lorsqu’on est en couple et à distance. Mais imaginez que le téléphone de votre correspondant.e soit volé, ou encore, comme c’est très souvent le cas, qu’il y ait une rupture et que votre ex partenaire soit vicieux ou vicieuse... Ou encore, imaginez que vous voulez l’envoyer à votre conjoint.e, votre doigt glisse et vous l’envoyer à la mauvaise personne ou au mauvais groupe. Trois secondes suffisent pour que même si vous vous rendez compte et supprimez la vidéo, le message ou la vidéo puisse être restauré après suppression. Alors, ne partagez pas!
- Ne sauvegardez jamais des vidéos ou photos sensibles sur des plateformes cloud sans chiffrement. Si vous ne savez pas protéger les mots de passe et activer la double authentification de votre cloud, ne tentez même pas…
- Connaissez vos droits : la diffusion non consentie de contenus intimes est punissable par la loi au Cameroun (voir code pénal, articles relatifs à la vie privée, la diffamation et l’atteinte à l’honneur).
- Sensibilisez à l’éthique numérique : Former les jeunes et les professionnels à la responsabilité numérique et aux conséquences juridiques et sociales de la création et diffusion de contenus sensibles. Un petit conseil ici et là provenant du leader d’opinion que vous êtes peut changer ou protéger une vie.
Que faire face à une sextape diffusée ?
POUR ÉVITER DE DEVENIR COMPLICE EN RELAYANT UNE SEXTAPE :
- Ne partagez pas: rediffuser une sextape (y compris sur WhatsApp) vous expose à des poursuites judiciaires (complicité d’atteinte à la vie privée, cyberharcèlement).

- Ne demandez pas de voir la sextape inbox. Oui, je sais que c’est difficile de résister à la tentation. Surtout avec la curiosité et l’envie de découvrir les positions, attitudes et nudité de l’autre. Mais, au fond, après l’avoir regardé que gagnez-vous en plus ? Et si c’était votre frère, votre sœur, votre père, votre mère? Un peu de retenue et de dignité! Moins vous demandez à voir, moins la diffusion se propage, moins les dégâts s’aggravent!
- Signalez ces contenus aux plateformes numériques. WhatsApp, Facebook, Twitter/X, TikTok disposent des conditions d’utilisation qui interdisent la diffusion des contenus à caractère sexuel ou pédophile. Généralement, en cliquant longuement sur le message ou en cliquant sur les trois points verticaux, les différentes options de signalement s’offrent à vous. Nous partagerons avec vous comment signaler les contenus à caractère sexuel sur WhatsApp. Ou encore comment signaler ceux qui partagent ces contenus à caractère sexuel sur WhatsApp (par exemple un conjoint ou conjointe déçu.e). Sur Facebook, signalez massivement ces contenus et invitez les proches à les signaler pour un retrait plus rapide de ce sextape. Plus les signalements sont nombreux, plus les algorithmes et agents de ces réseaux sociaux agissent avec célérité pour limiter la propagation.
- Ne ridiculisez pas les victimes : cela alimente le cyberharcèlement et les traumatismes psychologiques. Tout le monde n’est pas fort psychologiquement pour se placer au-dessus des critiques. Le pire peut arriver… Suicide. Et lorsqu’il y a suicide le concerné et la société sont tous coupables. Dites-vous qu’en refusant de ridiculiser les concernés, en évitant de partager, vous participez à sauver une vie ou des vies. Ce n’est pas plus mal.
- Protégez les plus jeunes : ne laissez pas ces contenus circuler dans les groupes familiaux, scolaires ou d’adolescents.
- Adoptez une posture responsable : ce n’est pas parce que c’est viral que c’est acceptable.
Le petit mot de Smart Click Africa :
« La dignité humaine ne doit pas être sacrifiée sur l’autel du buzz. Chaque internaute peut devenir un acteur de la paix numérique. Partager une sextape, c’est prolonger la violence.»
Par Beaugas ORAIN DJOYUM
Président de Smart Click Africa, association engagée dans la promotion de l’utilisation responsable, éthique et utile du web, des réseaux sociaux et des solutions numériques
Web : https://www.smartclickafrica.org
Mail : contact@smartclickafrica.org
Tél : +237 674 61 01 68
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