[Digital Business Africa] – La pratique est courante via les plateformes numériques Facebook et WhatsApp. Elles sont aussi des espaces où l’on retrouve des vidéos de personnes nues contre leur gré. D’après plusieurs témoignages, tout commence par une demande d’amitié d’une dame au visage bien soigné. Dès que vous prenez langue, votre nouvelle « amie» sollicite votre contact téléphonique, histoire de faire plus ample connaissance sur WhatsApp.
Léo S., étudiant à Yaoundé, a mordu à l’hameçon une fois. Il raconte. « Un matin, j’étais connecté et parcourrais les invitations. Je suis tombé sur un profil qui m’a accroché. A peine ai-je accepté la demande que nous avons commencé à dialoguer. Je savais qu’il s’agissait d’une demoiselle. Elle était sympa et m’a demandé mon numéro. Sur Whatsapp elle m’a convié d’aller à la douche ou dans la chambre pour qu’on s’amuse un peu. La suite, vous pouvez l’imaginer… Quelques instants après, elle me renvoie quatre vidéos de moi assorties de captures d’écran de notre conversation. C’est alors que j’ai réalisé que cela devait être le départ d’un chantage », se souvient-il.
Comme lui, un autre jeune connu sous le pseudonyme Cassy est passé par là. Il avait été astreint à transférer une somme de 50.000FCFA à cette adresse : Gbemendou Ignace, numéro : 98012589. Un Béninois qui semble connaître un succès dans le chantage via les réseaux sociaux. « En cas de refus d’obtempérer, souligne-t-il, les vidéos sont balancées dans les groupes Facebook », où des abonnés s’agrègent pour discuter des sujets politiques culturels et sociaux.
En vue d’endiguer le phénomène de « Revenge porn », des utilisateurs avisés ont initié à travers Facebook une vaste campagne de sensibilisation sur le comportement des uns face aux demandes d’amitié des profils inconnus, mais également les contenus mis en ligne. Une action qui commence à porter peu à peu ses fruits.
Beaugas Orain DJOYUM, le président de l’association Smart Click Africa qui milite pour un meilleur usage du web, des réseaux sociaux et des solutions numériques, conseille de ne pas accepter les demandes d’amitié des inconnus sur Facebook. « N’ hésitez pas de checker le profil de celui ou de celle qui vous demande l’amitié sur Facebook. Si la personne publie régulièrement des posts et si ses photos correspondent à votre domaine d’activité ou à vos centres d’intérêts, si la personne a de nombreux amis en commun avec vous, alors vous pouvez accepter d’être son ami(e). Au cas contraire, refusez! Et une fois que vous êtes ami(e)s, essayez d’éviter au maximum de vous retrouver dans des situations compromettantes comme être nu(e). Si jamais, vous vous faites avoir, ne payez aucune somme au cybercriminel. Dénoncez le à la police ou aux forces de l’ordre qui sauront quoi faire. Car si vous payez une fois, il est fort évident que vous passerez votre temps à payer pour éviter la publication de vos photos et vidéos. Car le cybercriminel reviendra ou encore il passera vos photos et vidéos à un autre cybercriminel pour effectuer le même chantage », conseille Beaugas Orain DJOYUM.
En rappel, le « Revenge porn » est une pratique qui consiste à faire du chantage aux personnes dont vous détenez des vidéos et photos compromettantes ou à connotation sexuelle. La Camerounaise Nathalie Koah en a été une victime. Elle a d’ailleurs commis un ouvrage qui porte le nom de ce fléau.
Ecrit par Jean Materne Zambo
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